Avec ses trois « Kits de contact » (chinois, langue tchèque et langue arabe), l’Institut national des langues et civilisations (Inalco), membre de FUN, a rencontré un beau succès sur la plateforme FUN-MOOC. Le MOOC « Kit de contact en langues orientales : arabe », proposé par Luc Deheuvels et diffusé cinq fois entre 2017 et 2021, a réuni 57.781 inscriptions avec des participants venant de plus de 130 pays.

Récemment ouvert à la formation professionnelle sur la plateforme FUN Corporate, le cours « Langue arabe » a été diffusé pour la première fois au format SPOC pour le compte d’un employeur public : 10 personnes ont suivi cette première session « privatisée », au titre de la formation professionnelle continue. Le bilan de cette opération est positif à tous les niveaux, et annonce des perspectives prometteuses en matière de formation professionnelle continue.Echange avec Luc Deheuvels :

• Quel bilan tirez-vous de ce SPOC en tant qu’enseignant ?

Je considère que cette expérience, très différente de celle du MOOC, a été très positive. Le format du SPOC permet un contact suivi avec les apprenants qui sont en nombre réduit et les échanges ont été denses. La formation y a été adéquate, le SPOC permettant de travailler toutes les compétences, notamment l’expression orale et écrite, si cruciales pour une formation en langue vivante. Le SPOC a été aussi une formule remarquable pas sa souplesse, la partie asynchrone permettant aux participants d’organiser leur apprentissage dans la semaine à leur convenance, dans le respect des impératifs de leur travail, puisque tous étaient salariés, avec de lourdes tâches et responsabilités. Aucun ne se connaissait, ils étaient répartis sur le territoire français, mais aussi à Beyrouth ou Djibouti, le cours a été entre eux un lieu de rencontre et d’échanges, à l’occasion notamment des séances synchrones en visioconférence.

• Comment avez-vous adapté le MOOC pour en faire un SPOC de formation professionnelle continue ?

Le SPOC a repris l’essentiel de contenu du MOOC : vidéos, quiz, ressources à télécharger. À cela s’ajoutait chaque semaine une fiche complémentaire d’exercices écrits, pour l’apprentissage graphique de l’alphabet arabe. À ce travail écrit hebdomadaire s’ajoutait un devoir de pratique orale, chaque participant devant s’enregistrer et envoyer son travail. Le rythme suivi a été celui du MOOC, avec un nombre de 10 semaines identique et un travail essentiellement asynchrone. À ceci s’ajoutait une heure hebdomadaire de cours synchrone en visioconférence, pour corriger les exercices et étudier des compléments spécifiques de langue spécialisée en lien avec la profession des participants.

• Comment avez-vous animé ce SPOC ?

Avec dix apprenants, le forum a été un lieu moins animé que dans le MOOC, une part importante des échanges passait par mails, notamment pour les envois de devoirs hebdomadaires. La classe virtuelle, donnée une heure par semaine, chaque vendredi, a permis des échanges en direct, les participants faisant remonter leurs remarques et trouvant réponse à leurs questions. Ce couplage distanciel asynchrone / classe virtuelle a été un atout fort du dispositif.

• Quel intérêt pour l’Inalco ?

L’Inalco a actuellement de nombreux MOOC en chantier, ils innervent et modifient tant la formation initiale que la formation continue, drainant vers l’établissement de nouveaux publics. Les SPOC, quant à eux, permettent notamment à la formation continue de s’ouvrir à un public dépassant les limites régionales traditionnelles de notre recrutement, perspective précieuse pour les cent trois langues orientales que nous enseignons ainsi que les formations de civilisation (sciences humaines et sociales) qui leurs sont associées. L’intérêt est aussi financier, avec une perspective de développer un retour sur investissement.

• Cette première vous a-t-elle ouvert des portes en matière de FPC ?

Sans aucun doute, ce premier test a été un succès qui va nous pousser à envisager l’adaptation en SPOC de nos autres MOOC de langues, comme le chinois, le tchèque, et bientôt l’hébreu, le turc et le malgache avant l’arménien, l’indonésien et le birman, mais aussi des cours sur les relations internationales et la didactique des langues. La formule permet d’offrir à des salariés une formation souple et poussée, valorisée par un certificat à valeur universitaire (assorti de crédits européens) lié au cadre européen commun de référence en langues qui intéressera les employeurs : certains signes le montrent déjà.

• Quelles suites allez-vous donner ?

Le SPOC « Kit de contact en langue arabe », au certificat reconnu à hauteur de 4 ECTS, permet une poursuite d’étude. Il représente une part notable des compétences initiales du diplôme « Arabe Initiation » de l’Inalco. Il permet aussi aux apprenants d’acquérir le prérequis nécessaire à une entrée dans notre diplôme intensif d’arabe très prisé.

Grâce à un accompagnement de FUN-Partenaires, nous comptons par ailleurs parvenir à faire enregistrer le SPOC d’arabe et ceux qui suivront au Répertoire Spécifique afin qu’ils puissent être suivis au titre du CPF.

• Quels conseils aux autres établissements de l’enseignement supérieur ?

L’Inalco a choisi de travailler avec FUN depuis nombre d’années maintenant ; nous apprécions particulièrement l’investissement, la compétence, la disponibilité et la réactivité, mais aussi la convivialité que nous trouvons auprès des équipes de FUN. Nos projets ont grandi de conserve avec l’évolution de France Université Numérique. Nous ne l’avons jamais regretté et nous nous appuyons maintenant sur FUN Partenaires en nous félicitant notamment des perspectives d’affichage de nos formations sur le catalogue de FUN Corporate afin d’en accroître la visibilité.